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La Communauté des Financeurs Yvelines

REUNION PLENIERE DU 12 FEVRIER 2018   Chambre de commerce et d’industrie de Versailles-Yvelines


 

 

 

La Communauté des Financeurs Yvelines

COMPTE-RENDU

 

Ordre du jour

  • Introduction par Gérard Bachelier, Président de la CCI Versailles-Yvelines.

Le Président BACHELIER souhaite la bienvenue à tous les membres de la Communauté des financeurs Yvelines (CFY 78) pour cette première réunion de l’année 2018.

En particulier, il salue la présence de Madame la Ministre Delphine GENY-STEPHANN, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie, de Jean-Noël BARROT et de Marie LEBEC, Députés des Yvelines.

Il remercie également de sa présence le Président de la CCI de Région Paris Île-de-France, Didier KLING.

Gérard BACHELIER rappelle à la Ministre que cette communauté qui existe depuis 2009 a surtout vocation à faciliter les échanges entre tous ceux et toutes celles qui participent au financement de la création, de la reprise, du développement et de l’innovation sur le territoire des Yvelines.

C’est donc avant tout un lieu d’échanges informel pour comprendre les besoins des entreprises et pour réfléchir, comme cet après-midi, sur la question du financement de nos entreprises.

Le Président Didier KLING présente la position de la CCI Paris Île-de-France sur les propositions soumises à consultation dans le cadre du Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE)

Il rappelle également l’implication de la Chambre dans la mise en place d’une Charte visant à promouvoir, sous l’appellation « Euro PP », le développement sécurisé d’un marché des placements privés en France.

De même, dans le cadre du dispositif CCI Business (déjà 1200 entreprises inscrites), et face à la nécessité de favoriser la compétitivité des PME et leur capacité à répondre aux besoins croissants des maîtres d’ouvrage du Grand Paris, la CCI Paris Ile-de-France et des grandes banques de la place ont décidé de se mobiliser conjointement pour faciliter l'accès au financement bancaire des PME grâce à un dispositif opérationnel et lisible, fondé sur une amélioration du dialogue. Les délais de traitement des dossiers de financement seront accélérés : 15 jours de délai de traitement par les conseillers en financement CCI avec transmission aux banques qui auront 15 jours pour statuer. Les assurances constitueront l’étape suivante.

  • Intervention de la Ministre sur le PACTE et les résultats de la consultation

La Ministre Delphine GENY-STEPHANN remercie le Président Gérard BACHELIER et les membres de la Communauté de l’accueillir.

En ce qui concerne le projet de loi PACTE, elle insiste sur l‘initiative de  chacun avec un travail très en amont de concertation pour recueillir des idées. Ceci est permis grâce à Jean-Noël BARROT mais aussi ses collègues députés et les chefs d’entreprise.

Les principaux objectifs de la loi PACTE :

  • Déverrouiller et améliorer la croissance des entreprises
  • Faciliter la création
  • Permettre le rebond à ceux qui ont échoué
  • Faciliter le financement
  • Aider les entreprises à se positionner sur des marchés porteurs à l’international
  • Redéfinir les principes de gouvernance des entreprises.

Jean-Noël BARROT remercie la présence de Marie LEBEC, et développe les premiers résultats de la concertation (cf. document remis).

Il indique que ces propositions ont été remises au Ministre de l’Economie, Bruno LE MAIRE et  à Delphine GENY-STEPHANN.

Il ne pensait pas que la contribution des acteurs de terrain serait aussi active et connaîtrait un tel succès. La politique du gouvernement actuel n’est pas de lancer la consultation uniquement à Bercy mais sur le terrain.

Marie LEBEC insiste sur l’enjeu majeur de ce projet de loi PACTE et de la concertation.

  • Echanges avec la salle.

La fluidité du financement est l’un des atouts de la France. On constate tout de même une difficulté à réorienter l’épargne vers les fonds propres.

La Ministre précise qu’elle a constaté la faiblesse des fonds propres des entreprises, au profit de prêts dynamiques, parfois trop.

Henri CHAINTREUIL (ECTI) : le réseau a été très mobilisé et a porté des propositions originales, plus contributives.

Laurent LEGENDRE (Airbus Développement)  apporte le point de vue d’une grande entreprise, pour laquelle il convient de favoriser le développement d’entreprises industrielles, tout particulièrement les sous-traitants industriels, très créateurs d’emploi. C’est l’objectif d’Airbus Développement.

Delphine GENY STEPHANN souligne que les fonds sont trop restrictifs en phase d’amorçage. Il conviendrait de créer un fonds d’amorçage dédié aux créations d’entreprises industrielles. Henri JANET (BA Grandes Ecoles) insiste sur cette nécessité de développer des fonds d’amorçage.

Janine MEURIN (Invest-Y Angels, club des créateurs) pense qu’il faut privilégier le circuit court, directement du business angels à l’entreprise. On peut ainsi financer l’amorçage sans frais de structure.

La Ministre constate que la France dispose de moins de business angels que ses partenaires. Serait-ce une question de motivation des investisseurs ?

Janine MEURIN pense que c’est aussi dû à un manque d’incitation fiscale.

Le rôle de l’accompagnement au quotidien par les BA doit être souligné. Il importe d’impliquer les individus.

Gilbert AUDURIER (Franklin Finance Conseil)  estime que le crowdfunding constitue un outil remarquable pour démultiplier les actions des business angels.

Pour René PASCAL (France Angels) il faut se doter des moyens financiers en fonction de l’objectif de l’entreprise. La banque sert souvent de bouc émissaire aux problèmes de financement : la banque de quartier n’a pas vocation à se substituer aux actionnaires.

C’est un problème d’acculturation, qui a comme symptôme le nanisme des entreprises.

M MALAIZE (CIP) exprime le même avis sur le manque de fonds propres à la création. Il insiste alors sur le problème des entreprises qui se trouvent en difficulté.

Gérard BACHELIER pense qu’il ne sert à rien de courir après la création d’entreprise. Ce qui compte, c’est que les entreprises durent.

Le manque de formation des créateurs, notamment en matière financière, est un problème majeur.

Il souligne toutefois que les structures de financement ont des résultats très importants.

Pour Patrick DOHIN (Réseau Entreprendre) deux questions se posent :

  • comment orienter l’épargne ?
  • comment remplacer le mécanisme de défiscalisation de l’ISF, notamment en matière de financement des associations ?

La Ministre revient sur cette question de l’orientation de l’épargne.

Ont été identifiés 2 leviers :

L’épargne retraite, qui voit un foisonnement de dispositifs manquant de cohérence.

L’assurance-vie, qui est très peu investie dans les entreprises. Un accord a été signé avec les assureurs pour mieux mettre en avant les dispositifs.

Au sujet de l’ISF, le dispositif est stabilisé. Il n’y a plus d’ISF, donc logiquement plus d’incitation.

Pour Jean-Noël BARROT, supprimer l’ISF permet de renforcer les fonds propres.

Il convient de mettre en valeur le PEA-PME.

De même, l’entrepreneur peut s’appuyer sur des techniques commerciales pour alléger son passif, d’autant que les comptes à terme sont  très attractifs.

Nicolas BONTEMPS (Fédération Française des Banques et CA), indique que les SCPI regorgent de liquidités. Les Français épargnent beaucoup et l’orientation de ce flux vers les fonds propres est possible.

Hervé SAVOURNIN (BNP Paribas et FFB) salue le volontarisme des propositions et souligne que les banques ont envie de financer les entreprises et sont prêtes à se mettre autour d’une table. Il précise toutefois qu’un crédit a vocation à être remboursé.

Il distingue l’information, qui consiste à flécher, pour donner de la visibilité, et la coordination, qui, avec la notion de pool, permet de partager les risques.

Il précise que l’Etat avec les consulaires a un rôle de coordination.

Hervé SAVOURNIN souligne également l’importance de la fluidité de la communication. Certains chefs d’entreprise sont peu professionnels dans leur présentation.

Laurent COURQIN (MEDEF) indique que nous n’avons pas toujours les motifs de refus des banques, ce qu’il regrette. Il insiste aussi sur l’idée des richesses incorporelles à incorporer.

Laurent LEGENDRE constate que l’épargne salariale est trop peu développée. La réduction du forfait social est une des conditions de son développement.

Delphine GENY-STEPHANN conclut qu’il faut mieux cibler les entreprises et les PME.

Elle précise que des réflexions sont en cours sur le forfait social et sur le développement de l’intéressement et de la participation dans les petites entreprises.

  • Présentation de l’offre régionale d’accompagnement à la création et la reprise d’entreprise - Entrepreneurs # Leaders (E#L)

La suite des échanges est consacrée à une présentation de l’offre régionale d’accompagnement à la création et la reprise d’entreprise - Entrepreneurs # Leaders (E#L) par Karim BENTHAMI (CCI)

+ Interventions de Julien LASSALLE (Région Ile-de-France), de Denis PAINCHAULT (Yvelines Actives), de Patrick DOHIN (Réseau Entreprendre), de Grégory HEAULME (Adie) et d’Amaury de TRAXLER (Initiative Seine Yvelines)

Laurent DELAPORTE (VGP et BA) estime que le découpage en 3 phases n’est pas cohérent.

Toutes les créations ne s’opèrent pas à la même vitesse. En fonction des projets d’entrepreneurs, il n’y a pas les mêmes besoins. Certaines associations se trouvent écartées du dispositif malheureusement.

Karim BENTHAMI répond que les phases sont très distinctes. Des problématiques sont toutefois récurrentes et c’est à l’entrepreneur de fixer son propre programme.

Julien LASSALLE (Région Ile-de-France), explique que l’idée qui structure le dispositif est que chacun ait une vision très claire de l’offre.

De plus, l’offre doit être accessible à l’ensemble des territoires.

Christian BOYER (CCI) précise que la structure est reprise de NACRE.

La sagesse du Conseil régional est d’avoir prévu un consortium pour mieux sécuriser l’accompagnement.

Alain GOSSET (AFACE) regrette aussi que les associations petites et moyennes ne se sentent plus aidées par la région.

René PASCAL pense qu’il faut optimiser l’écosystème, en différentiant les projets traditionnels, les cas difficiles et les projets à fort potentiel innovant, qui nécessitent un traitement particulier.

Denis PAINCHAULT (Yvelines Actives) indique que la phase 2 a au moins le mérite d’identifier tous les acteurs, autour des 4 réseaux (Initiative, Active, ADIE et Entreprendre), ce qui permet le développement des activités en pleine complémentarité, en totale synergie, proposant tant du micro-crédit que des garanties sur prêt bancaire ou du prêt d’honneur.

Il a la conviction que le développement économique doit passer par les écosystèmes territoriaux et rappelle qu’une entreprise bien accompagnée a 3 fois plus de chances de réussir.

Pour Gérard BACHELIER, le grand intérêt du dispositif est d’avoir créé des consortiums afin que tous les acteurs travaillent ensemble.

Certaines structures ne sont toutefois pas dans le dispositif.

Julien LASSALLE précise que l’on n’est pas dans une logique d’appauvrissement de l’offre mais au contraire dans le renforcement des réseaux. Des autorisations de soutien spécifiques restent possibles.

Patrick DOHIN juge également positif le mécanisme, qui met en évidence les complémentarités des différents dispositifs. Mais cela fait également ressortir leurs spécificités. Des réseaux très différents pourront-ils travailler ensemble ?

Gregory HEAULME, directeur régional de l’ADIE, voit dans #EL la volonté de donner plus de visibilité à ce qui existe. Le dispositif est plus souple que NACRE et il permet un travail en commun avec l’écosystème, en créant des circuits plus efficaces et plus connectés.

Amaury de TRAXLER s’interroge sur les structures dont les services sont actuellement gratuits.

Julien LASSALLE reprécise les contours de l’offre #EL : c’est une offre vraiment régionale, avec un budget accru (le nombre de bénéficiaires augmentera de 50%), avec comme objectif un accroissement du taux de pérennité des entreprises.

  • Conclusion par M. BACHELIER

Il se réjouit que la Communauté des Financeurs ait pu échanger et réfléchir autour de la Secrétaire d’Etat Delphine GENY-STEPHANN et des Députés Jean-Noël BARROT et Marie LEBEC, sur un texte qui s’avèrera fondamental pour l’avenir et le développement des entreprises.

La prochaine réunion de la CFY aura lieu au deuxième trimestre au SQY Cube, en coopération avec SQY.

Un point régulier sera fait sur #EL et également sur la loi PACTE, avec Jean-Noël BARROT.

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